Dhordain a du flair et un sens inné pour la radio. Mais en 67, il prend le large et va s'occuper de culture au Club Méditerranée de Gilbert Trigano. 68, finissantt par rendre muet l'ORTF (Office de Radio Télévision Française) quand Yves Guéna est nommé fin juin 68 Ministre de l'Information, il rappelle Dhordain qu'il charge de remettre d'aplomb la radio. Dhordain accepte. Il maintient les Radio Vacances au Pays Basque, au Castelet, à Cannes en mobilisant plusieurs animateurs d'Inter qui ne prendront pas de vacances.
Il passe l'été à préparer sa grille de rentrée (5 octobre 68). En ces temps reculés, une animatrice, un animateur ne se trouvent pas sous le pas d'un cheval. On ne débauche pas de la TV, on ne fait pas appel à des vedettes ! Pour la case 18h10/19h, il n'a pas trop de choix. Il va faire appel à un déjà vieux briscard, José Artur, qui en plus de son Pop-Club animera Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous, une anti-émission de France Inter, présentée par personne. Champion du monde du titre le plus long !
Quelques années auparavant il avait donné sa chance au pompier Daniel Hamelin, qui à force de le harceler pour faire de la radio, avait fini par lui proposer d'être l'assistant de l'anchorman des matinales d'Inter, l'ultra populaire, Georges Lourier. Il finira par remplacer ce ténor, par ouvrir Radio Mayenne la première locale de Radio France en 1980, en même temps que démarrent Melun FM et Fréquence nord.
Et pardonné son insolence à Jean-Louis Foulquier, standardiste à l'ORTF, quand ce dernier avait répondu au directeur (qui s'était présenté), qu'il était les Beatles (ou la Callas, je sais plus). Dhordain le convoque dans son bureau et beau joueur lui demande ce qu'il veut faire. Foulquier passionné de chanson voudrait en faire une émission. Il commencera par "Routes de nuit" puis ce seront de nombreuses émissions sur la chanson française !
Voilà ! C'était simple. Artisanal sans doute. Avec une bonne dose d'intuition. L'exigence de la qualité et du service public. Dhordain a fait des miracles et donné leur chance à beaucoup d'autres jeunes pousses. Plus personne après lui n'a dirigé la radio comme il avait su l'inventer avec bon sens, intuition et sens du service… O tempora, o mores !
(À suivre)