mercredi 29 avril 2020

Indicatif vs générique…

La porte s'ouvre et quelquefois c'est la fenêtre. Ça dépend. Ça dépend de quelque chose d'indescriptible et peut-être d'indicible. La radio est allumée en continu. Vous n'écoutez que d'une oreille un bavardage qui se targue être de l'info. Mais vous êtes prêts et si jamais vous ne l'êtes pas, cette musique, cette voix qui viennent de prendre l'antenne peut vous mettre dans un état second, vous inciter à sourire, vous imposer d'arrêter de faire ce que vous étiez en train de faire, vous suggérer de vous asseoir quelques secondes pour savourer cet indicatif-là. Cet indicatif c'est la promesse de passer un bon moment où vous êtes sûr que celle ou celui qui est au micro ne va s'adresser qu'à vous. En secret. Et ça, ça change tout à votre écoute de la radio !















Au débotté je dirai qu'en entendant Girl talk de Neal Hefti, j'ouvre la fenêtre. Comme pendant des années je l'ai fait à 9h05, guettant le Bonjour de Pierre Bouteiller dans son magazine que personne n'a jamais appelé Embouteillages (France Inter), mais le Magazine… 1'22" d'indicatif sans aucune parole. Le temps de s'installer. Le temps de prendre le temps d'écouter. Ça c'était son indicatif et dessus, ses premiers propos font son générique ! Right ? 

Alors ces ritournelles entêtantes fixent à jamais l'émission bien plus que le morceau lui-même… J'ai raconté récemment l'histoire de Hey nineteen de Steely Dan, là sans doute qu'à cette heure-là (18h10) j'ouvrais la porte, comme je l'avais ouverte des années plus tôt à Chancel et Georges Delerue pour l'indicatif de Radioscopie… Mais longtemps à 21h je ne me suis pas couché de bonne heure les riff de Van Halen me mettaient en Eruption et tout ouïe aux histoires pop de Bernard Lenoir. Celui de Mulatu Astatake, Yegelle Tezeta pour Plan B de Bonnaud sur le Mouv'. Et sur la même chaine le Move on up de Curtis Mayfield pour la matinale de Belatar…

Et puis j'ai ouvert un œil avec l'accordéon de Marc Perrone pour le Culture Matin de Jean Lebrun, fermé les yeux quelques instants pour Les nuits magnétiques de Veinstein sur Culture. Et que dire des trompettes (de la renommée) de Jim Wild Carson qui résonnent de loin en loin et interpellent nos Oreille(s) en coin. Forever. Et sur Minellos de Rubin Steiner j'entendrai à jamais la voix de Francesca Isidori avec son si bel accent italien pour ses Affinités électives

Mais malgré tout j'ai un grand faible pour celui d'Hugues le Bars d'En avant la zizique de Poulanges et Pezet. Ça chante, ça mixe, ça swing et je le réécoute bien plus souvent que le temps d'une chanson… Il en existe tant d'autres qui ont ouvert portes et fenêtres, qui ont procuré frissons et quelquefois quelques larmes, si jamais en écoutant tel indicatif il y avait lieu de pleurer de tristesse ou de joie. Mais pour retrouver sérénité et joie de vivre quoi de mieux que Lujon d'Henry Mancini pour Easy Tempo de Valero & Jousse sur France Musique !
(À suivre)

Sur ce blog je vais éviter les notes de bas de page, pour en savoir plus, vous devriez trouver plusieurs réponses sur Radio Fañch

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire