mercredi 13 mai 2020

17'26" : comme un passé recomposé…

Pour vous raconter cette histoire, il me faut recomposer quelques morceaux d'un puzzle qui n'ont pas quitté ma mémoire, mais comme j'aime bien être précis j'ai depuis sept heures ce matin, tiré quelques tiroirs, scruté quelques archives et me suis installé à ma table vers 8h30. Prêt à écrire, tant pis pour les quelques besognes que j'entreprendrai  plus tard. U beau soleil de saints de glace inonde toute la pièce, la porte box ouverte laisse venir un petit vent frais et en fond sonore… la mer, toujours recommencée !


De gauche à droite :
Jean Morzadec, Martine (secrétaire), Jean-Louis Millet, Bernard Gilet, 
Monique Desbarbat, Daniel Bru, Claude Villers, Henri Gougaud, 
Isabelle Roi, Bernard Soulier. 
Ici c'est l'équipe de "Marche ou rêve, 1975-1977, 
merci à Carole Pither, équipière-reporter, 
d'avoir bien identifié ces personnages…





















La première petite lumière qui a clignoté dans ma tête est le souvenir ancré de l'écoute d'un très long morceau de musique à la radio, un soir tard, il y a très longtemps. Pour l'année, je peux m'en référer à la sortie du disque, avril 1979. Pour le moment, il est passé vingt-trois heures (c'est l'heure à laquelle je débauche). Je suis à la fenêtre, au troisième étage d'un immeuble à Rennes… L'animateur au micro prévient que ce que nous allons entendre est d'une durée exceptionnelle…

Je ne peux pas oublier que celui qui est au micro est Claude Villers et qu'avec sa réalisatrice Monique Desbarbat ils sont depuis 1972 sur les ondes d'Inter pour, tous les deux ans, renouveler leurs émissions… Cette année-là et, depuis la rentrée 1978, ils animent "Comme on fait sa nuit on se couche (22h-minuit)" pour laquelle ils vont "lancer leur équipe d'intrépides reporters dans la jungle des villes pour regarder vibrer la nuit". (in "Les années radio" Jean-François Remonté, Simone Depoux, L'arpenteur, 1989).

Ces années-là, les maisons de disque inondaient les émissions d'Inter des nouveautés discographiques. Alors, si le samedi 7 avril 79 paraît chez Barclay Pouvoirs de Bernard Lavilliers, on peut bien imaginer que, dès le lundi 9, il soit programmé en deuxième heure. Le morceau est effectivement très long ! 17'26"… Qui d'autre que Villers est suffisamment libre pour oser un si long tunnel musical ? Toute la face A du LP (33 tours) est occupée par six morceaux qui s'enchaînent sans blanc entre les morceaux *. Inoubliable.

Le lendemain je file chez le disquaire pour me remettre ça dans les oreilles et rentrer avec at home ! Ce n'est pas la première fois ni la dernière que la radio est mon meilleur prescripteur de musique. Voilà donc un souvenir qui me permet de saluer Villers et sa réalisatrice décédée en 2015… 

Un jour je vous raconterai comment Julien Delli-Fiori a interrompu la fabrication d'un joint… (en ciment entre les pierres de ma maison ! Vous êtes déçus hein, vous imaginiez peut-être que j'allais faire l'apologie de la fumette illicite, eh ben c'est raté !)

* À la façon du concept album des Beatles, Sergent Pepper (1967). Les six chansons-concept : La peur, Frères de la côte, Sœur de la zone, Frères humains synthétisés, Urubus, La peur… (Barclay) 

mardi 12 mai 2020

Studio de nuit…

J'écris en mode variation sur le même thème ;-) Mais la nuit mérite bien deux billets quand temporellement elle a déserté les studios radiophoniques. Le bleu nuit. Les bleus de la nuit, de l'âme… Le réconfort de l'écoute par une présence de grande proximité. Tout près de l'oreille. Et puis au sortir de la nuit doucement…


Dans le studio de "Route de nuit", en 1971 un boulanger
apporte les croissants (Ina)

















Bien sûr il y a eu la grande époque du Studio de nuit de Jean-Louis Foulquier (France inter, 1975-1977) et l'accueil des chanteuses, chanteurs, musiciens qui venaient finir leur nuit de cabaret ou de spectacle et faisaient le bœuf…  Puis Au cœur de la nuit de Frantz Priollet (1977-1982) et pour tenter l'expérience au micro Les bleus de la nuit (1981-1983) de Michel Bichebois par où seront passés Christophe Dechavanne, Philippe Dana et Philippe Garbit, aujourd'hui producteur des Nuits de France Culture.

Pour Les bleus : "France Inter propose aux jeunes apprentis animateurs, à ceux qui rêvent de "faire de la radio", de mettre à leur disposition une équipe technique et des moyens matériels professionnels pour réaliser une émission. Les auditeurs sont invités à donner leur avis sur ces bancs d'essais." O tempora, o mores. Qui prendrait ce risque aujourd'hui ? Confier deux heures d'antenne à un bleu ? Et pourtant l'idée (de Gilles Davidas) était très bonne et offrait à entendre une immense variétés de sujets et de façons de les traiter.

Et puis, avant que la radio publique n'invente l'entonnoir d'infos indigestes, France Inter a confié dès 1971 à Daniel Hamelin, animateur dynamique, la tranche de cinq à sept que le facétieux avait appelé En cinq sept (réalisation Jean-Michel Brosseau). Deux heures d'émission qui s'intéressaient aux travailleurs de la nuit ou du petit matin avec les journaux ou flashs aux heures justes. La radio jouait son rôle d'être avec son public à toute heure et 24/24. La volonté d'accompagner et de distraire était mise en scène avec une vraie animation quand aujourd'hui il faut supporter des chroniques pour rire ou pour chanter, bien calibrées dans l'entonnoir et qu'on devrait subir tels de dociles petits moutons…
(À suivre)

dimanche 10 mai 2020

Davidas, ce héros…

Bon c'est dimanche, je pose mon pinceau* pour me consacrer à la carrière féérique d'un metteur en ondes et/ou chargé de réalisation. Gilles Davidas qui, à la radio publique, a multiplié les expériences d'émissions. Inventives, surprenantes et quelquefois décalées. Ce héros de la radiophonie moderne a su faire de sa curiosité et de son goût pour la parole des autres, son affaire pour tisser avec moult productrices et producteurs la toile de presque un demi-siècle d'aventures sonores.


Gilles Davidas (assis, 3ème en partant de la gauche)
Période "15-115" France Inter, 1987
Brigitte Vincent (assise, 1ère en partant de la gauche)


















Bigre ! Avec une telle intro va falloir assurer pour raconter quelques passages de la vie artistique de ce réalisateur que les auditeurs s'il lui écrivaient ou écrivaient à la chaîne (France Inter ou France Culture) pouvaient facilement appeler Gilda Vidasse. Magie de l'oreille face à l'œil. Artistique oui car je crois que réalisatrices ou réalisateurs de radio sont des artistes, des funambules pour savoir tenir sur le fil (du rasoir) sans jamais tomber dans le néant. Un silence un peu trop long. Une chute incompréhensible à la radio. Un tunnel interminable.

Je crois avoir entendu son nom pour la première fois sur Inter Avec tambours et trompettes qu'il co-produisait et réalisait le samedi matin avec Jean-François Kahn. Ça chantait et ça m'allait droit aux oreilles. Quelques années plus tard ce sera Si par hasard au piano bar (83) avec Daniel Mermet. Même saison (mais là je n'avais pas retenu son nom) ce fut Saludas avec Jean-Pierre Chabrol toujours sur Inter, le midi ! L'accent de Chabrol, en mangeant, un vrai régal !


Mais un de mes plus beaux souvenirs avec Davidas restera Culture Club avec Maurice Achard (deux saisons 88/90, il réalise la première, la meilleure ;-), l'indicatif par Clapton lui-même. Et quel indicatif ! O ma doue beniged (en breton, sorry)… En fait et, c'est assez difficile à décrire, mais à bien connaître une productrice, un producteur et une réalisatrice et un réalisateur on sent la complicité qu'il peut y avoir entre eux, exactement comme dans un couple !




Et puis un jour, j'ai entendu son nom désannoncé sur France Culture ! Comme j'avais commencé à mettre un pied dans la Maison, nous nous sommes rencontrés. Nous avons beaucoup échangé sur le sujet radiophonique. Mais vraiment beaucoup. Et le 31 août 2014 à 17h je le rejoins après sa der des ders de réal 116, rue Albert Londres, d’Alain le Gouguec (France Inter). Nous arpentons les couloirs de la ronde et quelques lieux qui ont marqué sa carrière démarrée le 1er septembre 1974 quand l'ORTF vivait ses derniers mois.

Depuis nous nous téléphonons plusieurs fois par an. Gilles, le professionnel de la profession est impitoyable avec l'auditeur (averti) qui quelquefois pourrait prendre ses rêves pour réalité. Ce Monsieur, avec qui j'ai eu la joie de rencontrer Jean-Pierre Farkas, a maintenant sa page Wikipedia. C'est dire. Une légende est née !

(À suivre)

* J'avoue que j'ai par là-même interrompu la réécoute du "Bon plaisir" de Jacques Tardi, avril 1985, France Culture…

Avec Thomas Sertilanges pour L'Oreille en coin (1976)

vendredi 8 mai 2020

Tempo, easy very easy…

Commencez par écouter ça…



Faites vos images (désolé pour le hors-bord…), assemblez-les et laissez-vous porter…  C'est ce que je fais en 2008 en écoutant le dimanche soir à 23h Easy tempo sur France Musique (à 22h y'avait Michka Assayas Subjectif 21). Avant même que quelqu'un parle je suis transporté. C'est le long de la mer, un boulevard infini… Et le morceau pourrait couler lui aussi à l'infini. Il est juste au bon moment, au bon endroit. En place. Il donne immédiatement une identité forte à l'émission, un easy tempo qui puise sa référence avec un maître de la musique de film Henry Mancini (1924-1994).

À différents horaires, différents formats, différents jours, dans la grille d'hiver ou d'été, Laurent Valero et Thierry Jousse cisèlent un programme musical pensé, ordonnancé, présenté et contextualisé avec l'humilité des virtuoses. Ils ne montent jamais sur la table. À les écouter on découvre que sa propre culture musicale (pop, rock, folk, blues, chansons et musiques de films) est proche de 0 ! 

J'écarquille les oreilles, je prends des notes, j'achète les morceaux imparables. Je peux enfin briller en société (Lol). Le binôme fonctionne à merveille, chacun complétant l'autre et apportant une touche sensible qui peaufine le tableau. La dernière aura lieu début juillet 2017. L'alchimie aura fonctionné plus de dix ans (aujourd'hui, chacun officie séparément sur la chaîne. Jousse avec Ciné tempo le samedi à 13h, Valero avec Repassez-moi le standard le dimanche à 19h).

Sur le site de l'émission il y a encore beaucoup de réécoutes possibles… Zyva !
(À suivre)

jeudi 7 mai 2020

À vous trois, de tout cœur…

Mardi en fin de journée, je reçois un son d'un auditeur sollicité par mes soins, sans doute aussi fondu que moi de radio. Mercredi vers 15h, j'envoie ça dans mes oreilles. Je connais bien l'émission. C'est émouvant et ça n'a pas pris une ride. Sans emphase le meilleur de ce que la radio peut faire avec délicatesse et empathie pour celle que ce jour-là on fait témoigner. On a envie de rencontrer la personne qui témoigne. Une histoire simple et touchante. Banale et sensible. Tout en écoutant je peins. Pas la girafe. Mais une porte d'intérieur d'un joli bleu outre-mer. Une bonne façon d'être très concentré. La demi-heure passe vite. Pourvu qu'il y ait la désannonce. Il y a. Et là c'est le choc.


Jean-Louis Foulquier et Maryse Friboulet © Michel Rougé 

















J'entends vos noms, Maryse Friboulet, Chantal Le Montagner, Anne Weinfeld. Oups ! Je vous connais toutes les trois (mais je n'ai que la photo de Maryse ;-). Mais je vous connais en vrai, certaines pour avoir parlé longtemps avec vous, d'autres moins, mais toujours pour évoquer la radio, vos métiers de réalisatrices, d'assistante. Et puis pour évoquer bien sûr celle qui officie ce jour-là au micro.

Mais c'est de vous trois dont j'ai envie de parler. Sans vous pas de radio. Pas de radio élaborée, ciselée, remise chaque jour sur le métier. Ce binôme que vous formez (et quelquefois trinôme) avec l'animatrice ou l'animateur, on ne dira jamais assez que c'est la vrai réussite de la radio publique. Heureusement qu'il y a les désannonces sinon tout votre travail, votre ardeur à le faire, votre passion à le vivre passeraient à la trappe. Vous le savez, depuis tout petit, j'écoute les désannonces ça m'a aussi servi à bien comprendre la radio. Sa fabrique et ses façons.

Ce jour, d'octobre 2003 vers 14h30, c'était Christiane Mortès qui parlait au micro de sa passion du vin, de son histoire et de son métier de caviste à Carcassonne. Ce jour-là c'était un autre Portrait sensible que Kriss réalisait. Merci à vous trois d'avoir fait ça si bien et merci de m'avoir toujours accueilli avec gentillesse et attention. Je vous embrasse, c'est pas dimanche, c'est pas permis, mais tant pis !

La dernière désannonce du sept-cent soixante neuvième "Portraits sensibles", 2 juillet 2004, réalisatrice Maryse Friboulet,



Il n'y a pas de hasard, sur les 769 portraits que Kriss a réalisés j'ai eu la chance que ce jour-là à Carcassonne, ce soit vous trois qui soyez aux "manettes"… Un petit coucou à Michèle Bedos, réalisatrice, qui a eu aussi sa bonne part de "Portraits sensibles".

mercredi 6 mai 2020

Fada, fondu, barge, branque… non juste amoureux (de la radio)

Je vous dit tout. Ce matin aux aurores, je cherche un son pour illustrer mon billet du jour, mais en chemin, je trouve mieux. Mieux ? Ben disons que je trouve une vidéo que jusque là je n'avais jamais vue ! Et pourtant sur le sujet j'en connais un peu un rayon. Et voilà la joie du chercheur qui me prend. Revoir des visages connus, des voix inoubliables, des mimiques à faire craquer les manchots des Kerguelen (y a-t-il seulement des manchots aux Kerguelen ? T'aurais pu chercher Fañch !). Bref, je vous raconte ça aujourd'hui.



Quand comme moi on écrit depuis dix ans sur la radio, on s'est habitué à se passer d'images. Mais quand on trouve des images pour évoquer une émission, qui plus est si elle est culte, on fond. On pétille, on sourit et même un peu quelques larmes peuvent venir car c'est beaucoup d'émotions. Toutes ces voix je les connais. Je les ai écoutées des années durant et rien ne s'est érodé, c'est toujours un vrai plaisir de les entendre mais de les voir (même si ici c'est un peu joué) c'est bouleversant.

Car même si pour les besoins du reportage il faut être souriant et faire avec la caméra, les voix sont justes et les situations réelles. La complicité entre les acteurs de l'émission est totale et tout se joue aussi dans les regards. Alors combien y'en a-t-il eu de centaines de milliers de regards entre les partenaires en studio, l'animatrice, l'animateur avec la régie ? Combien de connivences, de complicités, d'interrogations, de doutes et de vrais fous-rire intérieurs qui éclataient micros fermés ? La vie était là, présente, celle de toutes ces personnalités, attachantes, sensibles, drôles et concentrées sur leur sujet.

Oui je suis fada, fondu, barge et branque. Ces 5'45 de bonheur, comme auraient pu les chanter Carlos et Sylvie Vartan, c'est aussi fort qu'ouvrir un album de photo, regarder un film en Super-8 ou danser la carmagnole sur le toit de la Maison de la radio. Je vais regarder encore une fois cette vidéo avant de me mettre à d'autres affaires. Heureusement la Télé de ce temps-là (on est en 1973) savait parler de la radio. Ces images sont précieuses. Et comme je l'écrivais il y a quelques jours les inventeurs sont en arrière plan, leurs vedettes prenant toute la lumière…

Pour que la surprise soit totale, je vous laisse cliquer…
(À Suivre)
 

Les personnes qui font L'oreille et qui apparaissent au fur et à mesure du reportage…

Studio 175 : Jacques Sallebert (dir. de la radio ORTF), Pierre Codou, Jean Garretto, Joseph Rémiot (à la console, un des quatres mousquetaires du son de L'Oreille les trois autres : Edouard Camprasse, Yann Paranthoën, Guy Senaux), Agnès Gribes (que Garretto a débauché d'Europe 1), Claude Dominique, Robert Arnaut, Jacques Trémolin, Yann Paranthoën, Jean Amadou, Patrick Burgel, Jacques Muller, Charlotte Latigrat (future dir. de Radio 7), Jean Priso-Moutongo (chef-opérateur du son), Emmanuel Den (cité, pas à l'écran), François Jouffa, Simon Monceau et Kriss égale à elle-même ! (Il me manquait trois noms, merci à Guy Senaux).

mardi 5 mai 2020

Comme un feedback…

Je vous ai laissé hier en vous écrivant que les rendez-vous - radiophoniques - sont l'un des principes de base de la radio. Fidéliser, au point quelquefois de rendre l'auditeur accroc ou gaga, c'est selon ! J'ai deux ou trois grands rendez-vous avec la radio. Un dans l'enfance, un ou deux comme jeune adulte. Je vous raconte aujourd'hui un de ceux-là.


À Patxoù…
Bernard Lenoir © L. Lorseau















Mai 1978. J'apprends par la radio (France Inter) que le 29 mai à 21h une nouvelle émission de musique va s'installer sur la grille. En pleine fin de saison ? Bigre ! Dans ma p'tite tête d'auditeur très assidu à cette chaîne, je ne peux pas louper ce RV-là ! Or je sais depuis quelques jours que le 29 mai à 21h je serai sur une route en France et, que dans ma 4L Safari verte il n'y a pas d'autoradio. Qu'à cela ne tienne. J'emporte mon transistor et On the road again.

Je roule. Il fait jour et le bitume défile. Je m'arrête à 20h55 près d'un passage à niveau. J'éteins le moteur, entends la désannonce de l'émission qui se termine. Écoute distraitement le flash de 3' et là j'entends une voix pas très familière : "Bonsoir, je voudrai remercier José Artur de m'avoir fait confiance toutes ces années pour la programmation musicale du Pop-Club et d'avoir proposé à la direction que j'anime cette nouvelle tranche…" S'en suit la guitare déchirée de Van Halen et son Eruption et la première annonce "Feedback, c'est Bernard Lenoir, bonsoir…"

C'est inoubliable. La preuve, je n'ai pas oublié. Après, ça a été plus difficile que les ondes pénètrent la 4L. Mais j'avais entendu le principal. Cette hommage pudique et reconnaissant au pape du Pop. Artur avait demandé à interrompre le Pop-Club (qu'il animait depuis 1965 et qui reprendra à la prochaine saison) et il voulait que Lenoir qui programmait la première heure du Pop à 22h se lance et prenne l'antenne. C'était pas gagné ! Lenoir farouche ne voulait rien entendre. Pas de micro !

Il aura fallu le tact et la volonté d'un Pierre Wiehn (directeur d'Inter, 1973-1981) pour que Lenoir finisse par accepter. Quant au titre en anglais, pour que ça passe, Wiehn l'a vendu comme Fils de Bach et… roule ma poule ! Lenoir a animé les débuts de soirée d'Inter jusqu'en 2011. Je l'ai rencontré à deux reprises au Pays Basque (voir sur Radio Fañch) et ça a été de très bons moments. Pour moi, la radio ça a toujours été intimité et complicité. Et un jour, et ça je ne l'aurais jamais imaginé, j'ai fini par rencontrer ceux qui m'ont fait tant rêver. Certains sont devenus des amis. 

La radio cette galaxie inatteignable, je l'ai atteinte avec les yeux émerveillés de l'enfance et, le rêve est devenu réalité.
(À suivre)